Des clôtures virtuelles pour les vaches ?

Cette nouvelle technologie pourrait venir faciliter les déplacements et le confinement des vaches très prochainement. En passe d’être démocratisé, ce système de clôture virtuelle est déjà proposé par des startups en Australie et en Norvège.

Un avenir sans clôture pour les vaches ?

L’objectif à terme serait-il de se passer entièrement des clôtures physiques pour les élevages ? Certains chercheurs semblent avancer dans ce sens. Aux Pays-Bas, l’institut de recherche de Wageningen contribue au développement de cette nouvelle forme de contrôle des animaux. La piste explorée depuis plusieurs années par les chercheurs est celle des colliers des vaches, qui joueraient le rôle de garde-frontière automatisé. L’idée consiste à envoyer un signal sonore aux vaches qui s’approchent un peu trop de la limite du terrain. Ces dernières, gênées par le bruit, renoncent rapidement à s’approcher de la clôture virtuelle, et s’en éloignent systématiquement. Et si elles persistent une faible décharge électrique se déclenche.

Le projet, à terme, est de donner un contrôle total à l’agriculteur, sur smartphone ou tablette. Ce dernier pourrait ainsi délimiter son terrain et effectuer un suivi en temps réel de ses vaches, en recevant des alertes en cas de dysfonctionnement.

Une clôture virtuelle, comment ça marche ?

Les systèmes de clôture virtuelle fonctionnent grâce à un signal GPS qui permet de déterminer la position de l’animal en temps réel. Les vaches se promènent avec un collier robuste et durable, équipé d’une batterie en lithium et de panneaux solaires sur les deux côtés. Le déclenchement du signal sonore s’effectue en fonction de la position GPS de l’animal dans certains cas. D’autres dispositifs proposent de placer des capteurs sur le terrain afin de dresser des lignes imaginaires à ne pas franchir.

Les colliers sont conçus pour économiser de l’énergie, avec une fonction Bluetooth qui permet de les désactiver quand les animaux rentrent dans la grange, mais aussi un détecteur de mouvement qui permet de désactiver les autres fonctions quand l’animal est au repos.

Une technologie désormais accessible en Europe

D’abord développée par des acteurs en Australie et en Norvège, cette technologie est désormais proposée librement aux agriculteurs en Europe et dans le reste du monde, grâce à des startups bien rodées. L’entreprise norvégienne Nofence étend même son offre aux moutons et aux chèvres.

Les premiers tests ont été réalisés en 2019 en France, et le potentiel de ces clôtures commence tout juste à être évalué à sa juste valeur. La démocratisation des clôtures virtuelles pourrait très vite rendre les exploitations plus mobiles et permettre aux agriculteurs d’adapter le terrain aux besoins de leur bétail. C’est une technologie qui pourrait révolutionner les pratiques au cours des 10 prochaines années.

Un dispositif sécurisé et durable ?

Si certains spécialistes et défenseurs des animaux se sont rapidement inquiétés de l’impact de ce type de dispositif, les premières analyses se révèlent rassurantes. Pas d’inquiétude pour le bien-être des animaux, les décharges électriques reçues par les animaux sont comparables à celles des clôtures électriques traditionnelles.

Une étude réalisée par le CSIRO en Australie, sur 4 semaines, a par ailleurs démontré l’efficacité sur la durée de ces clôtures virtuelles, notamment en termes de conditionnement des animaux. Aucun changement comportemental significatif n’a été relevé par l’étude, et les facultés auditives des animaux n’ont pas été affectées par l’expérience.